COMMÉMORATION À LA MÉMOIRE DES DÉPORTÉS ET RÉSISTANTS DU CANTON HISTORIQUE DE MORET

Dimanche 28 avril à la stèle du Pimard à Dormelles, a eu lieu la commémoration à la mémoire des déportés et résistants du canton historique de Moret.

Photos : P. Songeux

La Présidente, Madame de Roys Robinson et les membres de l'A.M.R.C.H.M. avaient donné rendez-vous devant la stèle du Pimard à Dormelles (haut lieu de la Résistance du canton) le dimanche 28 avril 2019 à 11h15,  pour commémorer la mémoire des déportés et résistants du canton historique de Moret.

Bon nombre de personnalités ont répondu à l’appel de cette association, comme le Député Jean-Louis Thiériot, le sous-Préfet Jean-Marc Giraud, le Président du Département Patrick Septiers, de nombreux maires et élus de la Communauté de communes, ainsi que le Vice-Président des médaillés militaires M. Plonquet, des représentants des gendarmes et des pompiers et des porte-drapeaux.

Delannoy, de l'A.M.R.C.H.M. :
« Réunis, aujourd’hui, pour commémorer la mémoire des déportés et résistants du canton historique de Moret, nous avons le choix de rappeler, au vu de l’actualité, ce que fut la Shoah, de décrire succinctement son origine et ses conséquences. Comme le dit la rabbine Delphine Horvilleur :
‘’Les persécutions contre les juifs se sont faites plus nombreuses dans des moments de crise et de fêlures sociales. Les juifs ont été accusés d’empoisonnement lors de l’épisode de la Grande peste au 14ème siècle. De nombreux pogroms ont eu lieu en Europe Centrale. Lors de la guerre civile qui suivit la Révolution bolchevique de 1917, des dizaines de milliers de juifs, en Biélorussie Occidentale, furent tués par des nationalistes ukrainiens, des responsables polonais et des soldats de l’armée rouge’’.
Dans les années qui suivent la première guerre mondiale, l’Allemagne de la République de Weimar est une société malade qui trouve alors ses boucs émissaires. L’antisémitisme sert alors de dénominateur commun et de ciment social.
L’arrivée au pouvoir d’Hitler et du parti national socialiste permet, en 1933, de théoriser de manière cohérente l’antisémitisme pour organiser concrètement une persécution systématique. Dès 1933, le premier camp de concentration nazi est ouvert à Dachau pour les opposants politiques au régime.
De plus, le gouvernement national socialiste met en place graduellement des politiques d’extraction des juifs.
Dès 1933, l’Allemagne interdit la fonction publique aux juifs.
En 1938, lors de la ‘’Nuit de Cristal’’, 7500 magasins appartenant à des juifs sont saccagés. 30 000 hommes juifs sont déportés. Devant l’échec d’une première politique d’émigration forcée, en Palestine et ailleurs, on parqua les juifs dans des ghettos. Cette solution se révéla assez rapidement insuffisante pour ses promoteurs.
Durant l’été 1941, un million de juifs sont tués lors de ce que l’on dénomme désormais la Shoah d’abord par balle ou gazés dans des camions. Début 1942, les dirigeants nazis passent d’un projet d’extinction politique à un projet d’extermination à l’échéance d’un an. Une vaste machine administrative organise la solution finale. Pays par pays, les juifs sont identifiés, rassemblés, déportés, assassinés dans des camps.
À Auschwitz-Birkenau, dès l’arrivée des trains, la sélection s’opérait. Les enfants, les vieillards, les adultes qui n’étaient en capacité de travailler étaient immédiatement dirigés vers les chambres à gaz.
Les autres étaient soumis au travail forcé jusqu’à la mort pour la plupart. Pour ceux qui travaillent et survivent est mis en place un système rapide de déshumanisation, si justement décrit par Primo Levi dans « si c’est un homme ».
De 1939 à 1945, ce furent 6 millions de juifs, de tziganes, d’homosexuels, d’handicapés, d’opposants politiques qui furent assassinés dans des camps avec la complicité active ou passive de la plupart des Etats européens. Ces horreurs-là ont bouleversé les consciences européennes.
Un travail de mémoire plus ou moins long s’est alors opéré faisant résonner le serment de Buchenwald : plus jamais !
Aujourd’hui, pourtant, l’intolérance et l’antisémitisme sont de retour en Europe. Les actes antisémites ont connu, en 2018, en France, une hausse de 74 %. Les juifs subissent toujours la haine de certains emmenés par des Alain Soral, Dieudonné ou autres négationnistes.
La tuerie de l’école juive de Toulouse en 2015, l’attentat de l’hyper casher en 2016, la défénestration d’une sexagénaire en 2017 par un voisin au cri de « j’ai tué le diable ! » en sont  de malheureuses illustrations sans parler des tags et profanations de cimetières ou de la plaque de Simone Veil.

Après la sonnerie aux drapeaux et le refrain de la « Marseillaise », M. Largillière, Maire de la commune de Dormelles a prononcé un mot d’accueil, suivi de l’allocution de Madame Béatrice de Roys Robinson Présidente de l’A.M.R.C.H.M. sur la vie, l’avenir et l’objectif de l’association et la lecture du message officiel par M. Eric Fèvre, secrétaire de l’association.
Une lecture des noms des déportés du canton a été effectuée par Melchior de Roys et Jeanne Deysson, avant l’écoute du « chant des marais » et « du chant des partisans ».
Plusieurs gerbes ont été déposées par les représentants des associations et des Élus :
- Mme Béatrice de Roys Robinson au titre de l’A.M.R.C.H.M., accompagnée par Rémi Pauron, membre du conseil des jeunes de la commune de Villecerf.
- M. Giraud, sous-Préfet de l’arrondissement.
- M. Largillière, maire de Dormelles au titre de l’association des maires du canton, accompagné par Melchior de Roys.
- M. Septiers, Président du Conseil Départemental, au titre du Département.
- M. Thiériot, Député de la 3e circonscription de Seine-et-Marne, accompagné par Jeanne Deysson.
- M. Plonquet, Vice-Président des médaillés militaires, au titre de la 47e section de Fontainebleau et des environs.

Après la sonnerie aux Morts, une minute de silence et la Marseillaise, les autorités ont rendu hommage aux porte-drapeaux des associations.
Pour clôturer cette cérémonie, M. Deysson, maire de Villecerf et Vice-Président MSL délégué à la Jeunesse et aux Sports a invité l’assistance à un vin d’honneur, salle polyvalente de Villecerf, place Marquis de Roys.

 

LIVRE : "DE LA RÉSISTANCE À LA LIBÉRATION DANS LE CANTON DE MORET"
Devoir de mémoire par neuf co-auteurs de la CCMSL


Messieurs Deysson (maire de Villecerf), Fèvre, Charbernaud, Delanoy, Coutenceau et mesdames de Roys Robinson (son père était le chef de la Résistance du canton de Moret), Berlinger, Coutenceau, et Seyer, soit 9 habitants de Villecerf et de ses environs, se sont associés pour faire vivre la mémoire et la réalité de la Résistance dans le canton de Moret. « De la résistance à la libération dans le canton de Moret » est un ouvrage qui met en lumière le caractère profondément humain de l’action de ces Résistants, grâce aux précieux témoignages des acteurs de l’époque. Ils n’étaient pas des mercenaires haineux, mais, au contraire, des volontaires modestes et courageux du combat patriotique et cela dans toutes les communes de notre canton. Ces résistants se sont notamment illustrés le 25 juillet 1944, au Pimard, en lisière des communes de Dormelles, Villecerf et Villemer, lors d’un parachutage d’armes destiné au groupe dirigé par le Lieutenant Colonel René de Roys, chef des FFI du sud seine et marnais, pour le secteur de Moret-sur-Loing. Ce livre, conçu pour être accessible à tous les lecteurs, est particulièrement destiné aux jeunes générations. Il est le fruit de nouvelles recherches et de la découverte de nouveaux documents et témoignages qui enrichissent les travaux antérieurs.
Ce livre est en vente à la librairie « Les petits papiers » à Moret au prix de 15 €. 

Commémoration à la mémoire des déportés et résistants du canton historique de Moret

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